L’inventaire, c’est comme jouer à la roulette au casino….

Les murs des boutiques sont pleins à craquer, c’est normal, on revient de Las Vegas!!! ( Non, on n’a pas gagné le gros lot là-bas) Nous sommes plutôt à notre 3e participation au ABC Kids Show,  un des plus gros salon d’achat de l’industrie de la maternité.  On a placé des commandes pour quelques dizaines de milliers de dollars, maintenant on espère quelques bonnes mises!

Je compare souvent l’achat de l’inventaire au gambling. Le parallèle me fait sourire , surtout pour les récents achats à Las Vegas!

Quand on commande l’inventaire pour les boutiques, on se fie sur quelques statistiques de vente et une grosse dose de feeling…. Parmi tous les articles dans la boutique, rien ne peut prédire celui qui plaira à la prochaine cliente, ni la suivante… Et la prochaine peut vous demander la même chose que la première comme le contraire. Comme la bille dans la roulette, à chaque fois que s’ouvre la porte, les jeux sont fait, a-t-on mis notre liquidité sur le bon fournisseur?

Je crois qu’il existe autant de science pour calculer la bonne quantité à acheter que pour prédire le résultat de la roulette. On peut faire des calculs, sortir les ventes des 4 dernières semaines, évaluer les ventes de l’an dernier à pareille date, toutes ces colonnes de chiffres ne garantissent pas la venue de la clientèle pour le même produit, mois après mois…. Ce qui  était à la mode l’an passé l’est-il encore? Ce qui était sur tous les furums la semaine dernière trouvera-t-il de nouveaux adeptes? Guidée par les chiffres, c’est encore le feeling qui tranchera le nombre à inscricre sur le bon de commande.

Un conseil simple à la roulette est de miser en alternance sur les rouges, puis les noirs ( puis les rouges, puis les noirs, vous voyez le principe?). Si ça tombe sur votre couleur, vous doublez, sinon vous perdez. C’est 50 / 50! C’est un peu la même chose avec les nouveautés en boutique. On fait des essais, des nouvelles lignes,  des nouvelles couleurs, des gadgets, des coups de coeurs, et quelques fois, on se fait convaincre par d’autres que c’est le produit de l’heure. Alors on mise! Quand la bille tombe sur notre couleur, que tout le monde accourt pour acheter notre nouveauté, on se dit qu’on aurait dû en acheter plus. Par contre, si on se rend contre après quelques mois que personne ne s’intéresse à ce produit, on essai de s’en débarrasser sans trop perdre.

On se dira alors que, contrairement aux jeux de hasard, on ne peux pas vraiment perdre , on arrive la plupart du temps à le vendre au moins le prix qu’on l’a payé. Mais à ce prix, on est déjà en perte : le loyer et les autres frais fixes ainsi que toutes le manipulations des employés qui ont mis temps et énergie à le mettre en marché! Il faut l’admettre, comme au casino, un bon coup compensera un mauvais.

Puis, les fois où une employée me dit : « il faudrait plus de …., ce serait bon d’offrir aussi ……, je me suis fait demandé tel produit ».   Les conseillères vous écoutent et nous transmettre vos demandes. Mais elles ont aussi leur feeling intérieur ( X 15 employées, chacune a une opinion différente des priorités dans l’inventaire) .  Je n’entends jamais à propos d’un produit que l’on vend depuis des années : « quand on a fini de vendre ceci,  on n’en rachète plus! » Tout simplement parce qu’il y a toujours une possibilité que quelqu’un veulent ce produit. Et une conseillère, ça déteste vous dire :  » on l’a pas » ou « on n’en a plus ». Sa principale motivation, c’est de vous fournir le produit que vous avez besoin! C’est pourquoi, même arrêter de vendre un produit est encore du gambling, on mise que la cliente choisira le produit similaire… C’est mathématique, pour entrer des nouveaux produits, on doit en sortir…. ( Se faire construire un 2e étage n’est pas une option et la carte de crédit a aussi une limite), et ça ne plaira pas à tout le monde.

Quand ça marche bien, est-ce qu’on réinvestie? C’est encore une question de feeling….  À première vue, c’est un bonne façon de prendre de l’expansion sans avoir à remettre une mise de fond.  Mais le comptable dira que c’est l’erreur # 1 des petits commerces de détail, l’inventaire qui grossit d’année en année, qui avale tous les profits et qui laisse à l’entrepreneur un goût amer de  » y’en reste jamais coudonc! ».  Moi, je pense que, comme au casino, il faut savoir se dire: voici le budget, et quoi qui arrive, on s’y contraint!

P.S. Pour ajouter au casse-tête, c’est l’autre 50% du problème: la rupture de stock ( affectueusement appelé BO). Je trouvais que ça avait pas rapport avec le casino mais, à bien y penser, quand ton produit qui arrivent à une date tellement loin, tu sais que ta mise est perdue.  Encore récemment,  des couvertures de pique-nique nous sont arrivée fin- septembre ( elles étaient BO depuis mi-juin). Aucun appel du fournisseur,  pas de suivi ( les veux-tu encore????) avant de les expédier et hop, on débite ta carte de crédit alors que les feuilles tombent…..