Parce que la vie continue

J’ai envie de t’écrire à quel point ma vie va bien maintenant.
Non pas pour me vanter, mais pour donner un peu d’espoir à tous ceux qui ne l’ont pas facile en ce moment.
C’est cliché, je le sais. Je suis la première à le dire : laisse le temps au temps.

On se fait dire de profiter du moment présent. Mais parfois, le temps présent, t’as juste envie qu’il soit déjà passé. Parce que présentement, là, maintenant, t’es juste pas bien.
T’es pas à la bonne place, t’as pas le travail que tu espérais tant, ta situation financière va aussi bien que celle d’un raton-laveur qui dort sur le bord de la 50, ta vie de couple est comme le monstre du Loch Ness. Tsé, c’est pas ça qu’on s’imaginait quand on avait 20 ans et qu’on voulait changer le monde.

Vous ne le savez pas mais moi, à 25 ans, j’avais un loft, j’étais mariée, j’avais une Nissan Altima a95acf4c012134ebd3ec2ea53e5f7e5dcoupé sport (blanche!) et j’étais une jeune professionnelle, sans enfants.
C’est ce que je m’étais imaginé. C’est ce que j’avais ‘’planifié’’ lors d’un exercice dans mon cours en vente. JE VISUALISAIS.

La vérité, c’est qu’à 25 ans j’avais un bébé de 5 mois qui faisait du reflux gastrique, ma relation avec le père de l’enfant battait de l’aile pas possible, je ne savais pas ce que je ferais après mon congé de maternité. Pas tellement le même genre de plan, hein?

Quelques mois plus tard, après une séparation, un déménagement, une nouvelle job, je commençais à mieux respirer. Je redessinais notre destin.

J’ai pris de nombreuses décisions au cours des dernières années.

Pas toujours les meilleures, mais au final, elles m’ont toutes rendu heureuses. J’ai jonglée avec les emplois, je me suis acheté une maison près de celle de mes parents (genre, à 4 maisons et grâce à laquelle j’ai fait la rencontre de la meilleure amie de toute la galaxie) et ma vie amoureuse était d’un pathétique pas possible.

Suite à une série de mauvaises nouvelles, j’ai sombré un peu comme le Titanic. J’étais sans emploi, tumblr_inline_o218lxZwAe1sndsvm_540mes parents payaient mes factures et m’aidaient avec mon fils parce que je n’étais pas à mon top. Je pleurais souvent (tout le temps) en boule dans ma cuisine (entre le mur, le four et le comptoir) pour des raisons un peu inconnues. J’avais des crises de rage, je criais beaucoup. J’avais des migraines à répétition, au point où aller à l’hôpital pour avoir de la morphine devenait une solution. Mon corps me lançait des signaux gros comme le bras.   J’étais malheureuse. C’est en discutant avec Yani (ma voisine et meilleure amie de toute la galaxie) qu’on s’est dit que ça ne pouvait plus continuer, que je devais en parler à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui saurait m’aider.

Elle est venue voir mon médecin avec moi. Je n’ai pas parlé. C’est elle qui parlait. C’est elle qui a dit le mot: dépression. Je ne faisais que pleurer. Je pleurais parce que demander de l’aide, ça fait mal.

Durant mon rétablissement, j’étais suivie par plusieurs professionnels de la santé qui, tour à tour, m’ont donné les outils nécessaires pour passer au travers et devenir la plus forte possible. Mon médecin m’a dit : ‘’Mélanie, je veux que tu fasses une liste de ce qui ne va pas bien dans ta vie et, change tout ce qui ne va pas. Le bonheur, c’est fragile.’’

Elle avait raison. Le bonheur, c’est fragile.

J’ai décidé de faire la liste. Tsé, la liste qu’on redoute. Après coup, j’aurais aimé garder cette liste au lieu de la brûler. J’ai changé tellement de choses dans ma vie depuis deux ans!

Par dessus-tout, ce qui m’a le plus aidé, c’est de changer de travail. J’avais des années ff6ae176a51f42050183b28e31cc8e3fd’expériences en restauration et, pour vrai, c’est ce qui me rendait le plus malheureuse. J’avais envie de jaser! Je voulais un travail qui me permettrait de discuter avec des gens, de tripper chaque jour, d’avoir du plaisir… d’être heureuse!

Quand on m’a ‘’taggée’’ sur la page Facebook de Mère Hélène pour l’offre d’emploi, je n’ai pas hésité. J’ai écrit un petit texte explicatif expliquant pourquoi je serais la candidate idéale, j’ai envoyé mon cv. Tsé, mon cv qui contient 10 ans en restauration!
J’ai osé. Elles ont osé.
J’allais finalement faire partie de la grande famille de Mère Hélène.

Dès ce moment, je me suis promis de faire tout ce qui me rendrait heureuse. J’ai arrêté les antidépresseurs (sous supervision) et j’ai suivi mon instinct. (Et je le suis encore. Je fais ce qui me rend heureuse seulement, au grand désarroi de certaines personnes, haha)

J’écris beaucoup pour dire peu finalement.
Mais je veux te dire que ça arrive de s’enfarger dans les fleurs du tapis, de tomber en pleine face, de se casser le nez, de tacher son chandail et de se relever, la face boursoufflée et un peu étourdie. L’orgueil prend un peu le bord, mais il revient toujours, en même temps que le plaisir de vivre.

Je veux surtout te dire que la vie continue, malgré toutes les embuches. Et que c’est beau, pour vrai!

Et que je suis là, si t’as besoin de pleurer ou juste de jaser.
J’ai de belles grandes oreilles et mon parfum sent bon.

Tu vas voir, ça va bien aller.

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Melanie Forget

Melanie Forget

Maman d'un mini de 5 ans et bulldog lover, Mélanie vous accueille depuis deux ans à la boutique de St-Jérôme avec sa joie et son humour contagieux.
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