Ce sont des mots que vous vous dites souvent, vous êtes du type à faire des scénarios catastrophes, vous êtes une personne qui s’inquiète même quand ça va bien. Vous croyez qu’il vaut mieux avoir envisagé toutes les possibilités pour avoir tout prévu et être préparé à toute éventualité. Oups… vous êtes peut-être en train de passer à côté de votre bien-être et du moment présent!
Souvent confondue avec stress et insécurité, l’anxiété est encore difficile à reconnaître. On parle de troubles lorsque les répercussions qu’elle engendre nuisent à la personne dans son fonctionnement au quotidien. Les troubles anxieux peuvent se présenter sous plusieurs formes. Les phobies spécifiques, l’anxiété de séparation, de performance, l’anxiété sociale et le trouble panique n’en sont que quelques-unes. Ici, j’aimerais vous parler d’une forme en particulier, celle du trouble d’anxiété généralisée.
Appelé TAG, le trouble d’anxiété généralisée se définit principalement par une inquiétude en rapport avec l’avenir. Elle est présente même lorsqu’il n’y a pas de stress immédiat, elle répond à un signal d’alarme qui n’a pas sa raison d’être. Ce signal devrait être interprété comme un signe d’anxiété et non d’un danger. On peut qualifier le TAG comme étant une allergie à l’incertitude. La bonne nouvelle, c’est qu’elle n’est pas permanente. L’objectif principal visé pour améliorer la situation est d’augmenter cette tolérance.
Afin de mieux comprendre, voici un exemple d’une étudiante du CEGEP ayant un TAG. Elle vient de terminer son examen et a énormément de difficulté à tolérer le fait de ne pas savoir si elle le réussira.
Vous pouvez vous imaginer dans quel état elle se trouve jusqu’au prochain cours, en espérant que l’enseignant l’aura corrigé…. Des exemples, il y en a des tonnes, tout dépendant des thèmes d’inquiétudes de la personne (sécurité physique ou financière, relation interpersonnelles, jugement des autres, maladie…)
Des symptômes physiques sont fréquents mais ne sont pas toujours présents dans ce type d’anxiété. Il peut y avoir présence d’agitation, de difficulté de concentration, d’irritabilité, de tension musculaire, de perturbation du sommeil, de maux de tête et/ou d’estomac, d’étourdissements, etc.
Lors des rencontres avec les personnes qui viennent me consulter pour une hypothèse ou un diagnostic de TAG, je travaille principalement les notions suivantes:
- On identifie les trois composantes de l’anxiété et comment elles se manifestent chez la personne;
- On travaille la gestion des émotions;
- On regarde les techniques de relaxation et d’ancrage;
- On pratique et approfondit les étapes de résolution de problèmes;
- Si nécessaire et applicable, on peut faire une exposition et de la restructuration cognitive.
Lors des interventions, il est important de prendre en considération les facteurs de protection et de risque de la personne. On travaillera selon le concept de problèmes futurs et de problèmes présents. Si vous côtoyez une personne ayant un TAG, rien ne sert de la rassurer démesurément, elle croira alors qu’elle a raison de s’inquiéter. De toute façon, il est impossible d’affirmer qu’un évènement ou une catastrophe ne se produira pas. Avant de commencer le travail, on doit absolument arriver à ce que la personne ne voie plus d’avantages à s’inquiéter. Cela peut s’avérer plus laborieux chez quelqu’un qui fait de l’anxiété depuis plusieurs années et qui a intégré des croyances importantes à ce sujet.
ET SI vous continuez à vous inquiéter, SI vous avez les idées qui tourbillonnent à propos de ce qui va se passer, SI vous remarquez que vous avez trop souvent des questions ‘’SI’’, des ‘’D’UN COUP QUE’’, des ‘’PEUT-ÊTRE’’, et que cela vous empêche de vivre le moment présent, n’hésitez pas à consulter un professionnel qui connaît bien les troubles anxieux!
Cathy Bernier, travailleuse sociale
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