Souvent, après le premier bébé, on a comme l’impression de tout connaître de notre enfant et des prochains enfants à venir. On sait comment faire des purées, ouvrir/refermer la damnée poussette (qui est en soi une sale étape de devenir une mère !!!), bref, on comprend mieux la vie d’une maman ! Mais il y a toujours des nouveautés, petites ou grandes, quand un bébé arrive. Pour moi, à bébé 2, c’était l’allaitement. C’était un nouveau monde pour moi parce que je n’avais pas allaité mon premier, même pas une minute, même pas une seconde, même pas un millième de seconde.
Pour Rémi, j’avais envie de connaître l’allaitement et de découvrir c’était quoi. J’ai donc lu sur le
sujet en ayant l’impression de toute comprendre, de toute savoir, de tout connaître sur les positions, le tire-lait, la succion, quoi manger, quoi boire… J’étais informée t’sais-veut-dire. Quand il est arrivé, c’était vraiment le bonheur, accouchement de rêve, docteure de rêve, bébé de rêve ! Puis, j’ai fait ma première mise au sein. Tout s’est passé en douceur comme si de rien n’était ! Je me suis dit : «Easy, c’est juste ça !». Puis, tout le monde s’est mis à me donner des conseils à l’hôpital. En 24 heures, j’ai eu des contradictions entre le personnel et mon entourage SANS ARRÊT… Genre L’Amoureux et moi on pensait voir Feu Marcel Béliveau sortir de nul part pour nous dire : Bienvenue à Suprise ! Surprise ! Tout ceci était une mise en scène mouhahahaha !
Dans la même demi-heure :
Moi : « Je suis un peu mêlée, est-ce que je dois revenir sur le même sein ou recommencer avec l’autre ? »
Infirmière 1 : « Sur le même sein et après tu continues sur l’autre»10 minutes plus tard
Personne de mon entourage 1 : «Tu sais que tu dois commencer sur l’autre sein au boire suivant ?
Moi : «Ah oui ? »
Moi à Infirmière 2 : « Sur quel sein je dois commencer sur celui avec lequel j’ai fini ou l’autre ? »
Infirmière 2 : « Sur l’autre »
Le lendemain
Moi à Infirmière 3 : « Mais il s’endort toujours quand je commence le deuxième sein, j’ai mal au boute tellement c’est plein»
Infirmière 3 : « Mais voyons il faut toujours que tu recommences avec le sein que tu as fini pour le vider au complet, pour éviter une mastite et une diminution de lait d’un côté, sinon c’est toujours le côté droit que tu stimules, le gauche ne produira pas assez.»
Moi en pleures : « BEN LÀ PARLEZ-VOUS S.V.P !!!!!!!!!!»
C’est aussi arrivé avec l’offre et la demande… Rémi dormait beaucoup, genre 6 heures à l’hôpital, 
la deuxième nuit, certaines me disaient, on y va avec la demande, d’autres il faut le réveiller pour qu’il boive plus souvent… J’avais besoin de dormir, j’ai dormi, ma production de lait a diminué, j’ai rushé beaucoup dans les jours suivants. Je posais des questions sur l’allaitement mixte, sur la suce, tout le monde me donnait des conseils différents, bébé pleurait beaucoup et souvent après les boires. Une marraine me disait que c’était normal, une infirmière me disait de cesser l’allaitement ou de faire de l’allaitement mixte parce que Rémi perdait du poids, une conseillère en lactation disait de ne pas faire ça, que j’allais toute fucker mon allaitement… Juste y penser, 4 ans plus tard, j’ai chaud.
Ce soir-là, j’ai pleuré, j’étais fatiguée, j’avais beau aller chercher des ressources, elles se 
contredisaient et quand je disais que ce que la personne avant avait dit, elle disait que l’autre ne connaissait rien. Je n’en pouvais plus, j’étais rendue à abandonner et franchement je ne suis pas de ces mères qui voulaient allaiter sans compromis en ayant peur que mon bébé manque de quoi que ce soit. J’aimais allaiter point. Pas pour une cause, pas pour une statistique, pas pour les recherches sur les bienfaits du lait maternel, j’aimais juste allaiter et non, je n’avais pas peur de perdre le lien d’attachement avec mon fils, zéro pis une barre. Je suis de celles qui croient fondamentalement au fait que de donner un biberon avec amour équivaut à donner un sein avec amour. Je suis donc revenue à la maison avec de la préparation et j’ai habitué Rémi à avoir 3 onces de lait maternisé après le boire au sein et un biberon avec son papa avant le dodo. Il ne pleurait plus tout le temps et je n’avais plus le goût de pleurer non plus. Tout le monde était bien.
L’allaitement, c’est du cas par cas, parfois c’est facile, parfois c’est plus difficile, mais il faut que les spécialistes s’entendent doux Jésus. Il faut que si la personne qui nous conseille n’a pas allaité ou
n’a pas d’enfant, qu’elle puisse répondre aux questions au même titre que si elle avait allaité toute sa vie. Dans le cas contraire, il est important, voir primordial, d’avoir la bonté de dire : «Attendez-moi je vais aller chercher la réponse» ou «Je valide et vous reviens dans quelques minutes». Avec cette réponse, vous aiderez la santé mentale d’une maman sans vous en rendre compte parce qu’après l’accouchement, quand la fatigue fait son nid, on a parfois besoin de valider des choses et de se sentir en sécurité au travers tout le brouhaha ! Ensuite, chères mamans, Il faut faire un mixte entre le gros bon sens et tous les conseils de tout le monde et là, pour ça il faut parfois sourire et prendre de grandes respirations, de très grandes respirations !
P.S Ceci n’était pas un billet pro-allaitement-mixte, contre les infirmières/marraines/conseillères/pédiatres/les-madames-qui-ont-toujours-de-quoi-à-dire, contre toute ou pour rien, c’était plus un texte pour dire : Parlez-vous, je vois trop de mamans mêlées après l’accouchement, pour moi, ce n’est pas normal et ça ne devrait pas être si compliqué…
P.P.S J’aimerais dire merci à mes amies Ariane et Cindy pour l’aide et le support moral quand tout n’allait pas comme sur des roulettes, c’est tellement important de bien s’entourer quand ça va mal. Merci les amies !
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Genevieve
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