Combien de fois dans ma vie en début janvier je suis revenue exténuée de mes pseudo-vacances de Noël ? En fait, la question étant, quand est-ce que je suis retournée au travail dans un état de zénitude depuis le cégep ? Une fois, une seule fois et c’était l’an dernier. Les enfants étaient en vacances et pourtant moi, j’avais l’impression de commencer un deuxième chiffre. Être en vacances c’est-ti vraiment une job ? Faut-ti vraiment que je sois une machine d’organisation et de structure de calibre international pour ressentir ce fichu sentiment du devoir accompli ?
C’est connu, les enfants se lèvent tôt pendant les vacances, ils ont une soif de vivre, de vouloir tout faire, de mamaniser toutes leurs phrases. Vous connaissez ce verbe ; Mamaniser ?
- Maman, j’ai faim !!!
- Maman, j’ai soif !!!
- Maman, on va où aujourd’hui ?
- Maman, on fait quoi là ???
- Maman, il m’a pris mon jeu !
- Mamannnnn c’était moi qui voulais le bonhomme bleu !
- MaMaaaaaaNNNNNNNNNNNNN !!!!
Mon nom-d’amour, je l’aime, mais en vacances à 6h du matin, je suis un peu moins en feu… Je l’aime comme en mode cocooning et pas en mode super-pouvoirs… C’est correct, c’est sain et si c’est le cas pour toi aussi, tu es normale, promis, juré ! J’ai décidé que moi aussi j’avais le droit de relaxer et ce, sans que mes enfants en souffrent (pis on va se le dire, souffrir c’est un bien grand mot). Ici, au lendemain de la dernière journée d’école, la collation se place avant le déjeuner… Des petites portions de fruits qu’ils peuvent manger avant qu’on se mette à tout sortir pour le déjeuner. Pas question de faire de déjeuner avant 7h30 si on n’a rien à l’horaire, pas question que j’aille le comptoir rempli avant d’avoir enlevé mes crottes d’yeux.
Les enfants veulent faire un million d’activités et pourtant, c’est la course aux cadeaux qui commence. Avouons-le, à force de remplir l’horaire, le temps pour jouer avec tous ces beaux joujoux dans l’année se fait beaucoup plus rare. Tout s’empile et rien n’est utilisé. Ce matin, c’est le premier jour des vacances et je n’interviens pas dans rien, j’écris, je lis, je fais un peu de vaisselle, un peu de popotte, les enfants viennent de se disputer et ma réponse est : « Je pense que vous pouvez résoudre ça ensemble et trouver un accord». Après tout, je n’ai pas envie de passer les prochains jours à jouer au justicier, je suis une maman, je ne vois pas tout et je n’ai pas envie de ça… Après 15 minutes de négociation entre les deux, je les ai entendus sortir les pirates et jouer pendant une belle heure. J’ai envie de ne pas entendre ma voix, ma voix aussi est en congé tiens !
Les journées tranquilles sont rares pendant les vacances. Ici, en décidant de prendre ça relaxe, je ne perds pas mon temps, je décrète la journée : recharge d’énergie et j’adore ça… Je ne ressens pas une once de culpabilité même si nous ne sommes pas sortis de la maison, même si je n’avais pas de gros objectifs en ce jour de décembre. Je prévois un film de Noël et du chocolat chaud pour ce soir. Il y a de la musique dans la maison toute la journée, on relaxe, les enfants se cherchent à travers tout cet horaire vide et je trouve ça beau à voir. C’est là que la créativité est à son comble !
J’ai laissé un tas de cases vides sur le calendrier, de petites journées à s’habiller en mou, à juste se sentir vivre, à se coller parce que rien ne presse, où les enfants sortent les livres à colorier, où les rires fusent de partout, où je prends le temps de m’écouter respirer et où la maison sent le biscuit, le pain, la soupe… Pour moi, c’est ça les vacances de Noël. Je me suis fait une promesse à moi, de moi : Je me promets de ne pas aller porter les enfants à l’école en janvier avec le sentiment d’avoir déjà hâte aux vacances d’été.
Ce n’est pas négociable que voulez-vous, j’ai promis, désolé !
Joyeuses fêtes, je retourne vivre … xxx
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