J’ai cru longtemps qu’être une mère ça voulait dire être au top ! Réussir tout parfaitement, avoir tous les talents, faire à manger tout en pliant des chandails, réconforter tout en brassant un potage qui goûte le ciel, passer la balayeuse d’une main tout en époussetant le plafond de l’autre en mouchant le plus jeune. Le tout, toute seule comme une grande, sans demander d’aide, parce que t’sais je suis une superhéroïne du monde entier, je suis une mère moi !
Je pose un genou par terre, je me suis avouée vaincue il y a plusieurs mois… En fait, non, ma phrase n’est pas bonne… Je ne me suis pas avouée vaincue, j’ai juste décidé de choisir les bonnes batailles et de dispatcher des affaires qui me font perdre du temps de vie. Le temps de vie, c’est celui qui me fait me sentir en vie, c’est celui qui me donne l’impression que je profite de quelque chose…
Depuis que j’ai mes enfants, les gens autour semblaient vouloir me donner de l’aide mais je la repoussais, pour moi ça voulait dire que je n’étais pas capable… Puis, l’an dernier, j’ai pris la décision d’accepter l’offre et de demander des coups de main pour des trucs qui représentent une montagne pour moi et qui semblait faire plaisir aux gens de mon entourage. Je vous donne un exemple très concret, ma mère voulait venir me donner un coup de main à la maison, elle sait que je suis toujours dans le jus et même si elle travaille, elle sait qu’un après-midi chez-moi pourrait me donner un coup de main sur le rough, genre les murs, les fenêtres, mon four, pas besoin de vous faire un dessin les filles, vous savez de quoi je parle ! Je n’avais pas le temps de freezer une journée avec elle pour ça et j’avoue que je n’avais pas le goût de déléguer cette partie de ma to-do list. Par contre, maintenant, après l’hiver ou une fin de saison comme en ce moment, je prends un bac de plastique et j’y mets tout mon stock d’hiver (les bottes, les mitaines, les manteaux, les habits de neige) et je lui envoie. Ma mère a ce don de remettre un manteau qui a traîné sur l’asphalte de la cours d’école comme un neuf, don que je n’ai visiblement pas. Elle a aussi le don d’aller le porter chez ma grand-mère s’il y a des trucs à recoudre. Mon bac doit revenir dans 6 mois,
avant la première neige et c’est hallucinant de voir à quel point on dirait que les manteaux n’ont jamais été portés. Je sais que même en mettant le même temps qu’elles je n’arriverais pas au 1/3 du résultat. Elles sont contentes de m’aider et moi je me sauve plusieurs heures de travail que je peux mettre dans un après-midi au parc.
C’est un travail constant d’accepter l’aide… Mais c’est encore pire de la demander, de lever la main et de dire : j’aurais besoin de déléguer des affaires. Parfois, ce sont des tantes, une amie ou un grand-papa retraité qui aimerait beaucoup donner un coup de main que ce soit pour aider à nettoyer la voiture ou aider à faire les plates-bandes l’été.
Demander de l’aide, ce n’est pas de dire qu’on n’est pas bonne, c’est de dire qu’on veut que les choses soient bien faites. Bien sûr, ça va avec notre personnalité. Peut-être que c’est de l’aide pour faire des repas pendant une semaine plus demandante au travail. C’est peut-être de l’aide pour le plus grand en sortant de l’hôpital avec un nouveau bébé, c’est peut-être pour venir bercer le nouveau-bébé le soir pendant les devoirs des enfants si vous manquez de sommeil et de temps… Name it. La liste de choses à faire est toujours tellement longue et intense mais le truc que j’ai appris, c’est demander de l’aide avec un sourire de fierté plutôt que les épaules et la mine basse, je me sens mieux et je pense que j’envoie à mon cerveau une phrase du genre : «Sois fière de demander un coup de main, tu viens de gagner du temps pour rire et jouer avec les enfants, bravo! ». Aucune culpabilité! La culpabilité, je la laisse à l’ancienne moi parce que je sais que je suis une bonne maman !
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