Une fausse-couche ? Moi ? Jamais !

Bébé 1 avait été une grande surprise pour L’Amoureux et moi. Nous étions jeunes et nous avions décidé de le garder parce que nous avions vraiment envie d’avoir ce petit bébé. Rien n’avait été 216456_10150535079015005_4459846_ncomme nous l’avions planifié. Nous étions dans un vieil appartement, j’avais 22 et lui 24, professionnellement nous n’étions pas où nous étions supposés alors nous avons tout reviré notre vie de bord pour accueillir ce petit bébé. J’avoue, le début de notre vie de famille n’avait rien à voir avec ce que j’avais calculé dans ma vie de petite fille et il était digne de tous les scénarios que j’avais jugés avant de devenir une maman.

Quand Louka a eu 2 ans, nous avions notre petite maison, notre vie allait bien, j’approchais le 25 ans, L’Amoureux avait un bon emploi, j’étais heureuse. Nous avons tout calculé, c’était en octobre, j’avais déjà un bébé d’automne alors si c’était là, nous aurions un bébé d’été j’aurais donc du temps entre les deux fêtes, j’aurais mes maux de coeur quand il fait froid, je n’aurais pas trop long à endurer la rétention d’eau de l’été et à l’hiver prochain, bébé serait un peu plus grand pour passer du temps à l’extérieur avec nous. Un soir d’octobre, nous nous sommes regardés dans les yeux en se disant que nous allions faire un petit bébé. C’était la chose qui m’avait manqué au premier même si j’aimais mon enfant plus que tout au monde, j’avais envie de vivre ce moment où tu sais pleinement ce que tu fais, où c’est calculé avec le gars des vues. J’étais tombée enceinte si rapidement au premier alors je me disais que c’était certain que ça marcherait ! J’avais raison, deux jours plus tard j’avais déjà la face dans le bol de toilette de la garderie où je travaillais et à la fin du mois, j’avais deux jolies barres sur mon test de grossesse.

Mon bébé avait déjà un nom de petit garçon et de petite fille, j’étais éducatrice donc avec le retrait préventif, tout le monde le savait.  Je pouvais enfin garder Louka plus souvent à la maison avec moi pour les deux prochaines années, c’était parf-ait comme dans les familles à la tévé. Puis, fin novembre, c’est arrivé, je suis allée à la salle de bain et en m’essuyant (désolé pour les détails), grosse strippe rouge sur mon papier de toilette, le coeur qui débat, non, ça ne se peut pas ! On nous envoie en échographie, je pleure, je vais porter Louka à la garderie et en voiture il me dit : «Mamanremi1 regarde dans le ciel !»  Je lui demande : « Tu vois un avion ?», il me répond : «Non maman, c’est Rémi-Rébecca qui est dans le ciel». Le frisson m’a passé dans la colonne comme s’il faisait -1000 tout d’un coup, c’était comme évident, je perdais du sang depuis deux jours en bonne quantité mais je m’accrochais aux forums de mères sur internet pour qui ça c’était bien passé. Je le savais au fond de moi que c’était terminé, ça se sent ces affaires-là. Couchée sur le lit frette du département des échographies, l’infirmière passait son gugusse frette avec son gel frette sur mon ventre, elle est sortie sans parler avec sa face frette pour laisser la place au docteur qui est entré en faisant la même manipulation. Il m’a regardé en me disant : « La grossesse est effectivement terminée. ». J’ai dit parce que je n’étais pas certaine d’avoir bien compris : « Je n’ai plus de bébé ?». Puis, il m’a dit avec la voix la plus frette du monde : « De toute façon ce n’était pas vraiment un bébé ! ». J’étais sous le choc, il s’est levé, je lui ai demandé ce que je devais faire parce que je n’avais jamais perdu ça moi un pas-vraiment-un-bébé. Il m’a dit d’appeler mon médecin de famille, que ce n’était pas dans son département.

Je suis chanceuse, mon médecin de famille est une perle, on m’a proposé un avortement naturel à la maison, c’était moins rough pour l’utérus et je pourrais réessayer plus rapidement pour un autre bébé. Il y a différentes façons de voir une fausse couche, il y a le rationnel qui sait que si bébé s’est envolé, c’est qu’il n’était pas assez fort. Il y a ces nuits à penser à ce qu’on a fait de pas correct. Parfois on s’attache au bébé mais dans mon cas c’était à la grossesse parfaite que je devais dire au revoir. J’avais comme encore un petit espoir que je pouvais contrôler un morceau de ma vie même si avec un premier enfant, la vie m’avait expliqué de long en large que non. Les gens me pensaient folle, je voulais réessayer le plus vite possible. Vous savez, personne ne vit une fausse-couche de la même façon. Froidement, je n’ai pas pleuré ce bébé, j’ai pleuré mon ventre qui prenait forme et les projets que nous avions ensemble. J’avais réussi à avoir un premier bébé, j’en aurais un autre. J’avais une attitude positive même si j’avais tellement de peine de vivre tout ça. Je ne jouais pas à l’autruche, je voulais juste aller de l’avant et je vivais quand même toute mon émotion à brailler le moment présent quand j’avais une vague de petit trop plein.

302806_10150790300865005_1605993837_nFin décembre, Bébé-prise-deux test positif, presque toutes les filles qui vivent une fausse-couche vous le diront, dès qu’on ressent une petite perte dans nos bobettes on se dépêche à aller à la salle de bain. On est toujours en train d’aller voir pour être certaine que la perte n’est pas rouge, ça devient parfois une maladie. Début janvier, le papier de toilette était encore rouge et j’étais découragée comme jamais… J’ai traversé la phase de : Peut-être que je ne suis pas une assez bonne mère et que les bébés ne veulent pas de moi. J’ai pensé que c’était terminé et que ça ne fonctionnerait plus jamais. Des gens de mon entourage m’ont dit : «La prochaine fois, tu nous le diras quand ça fera assez longtemps pour pas qu’on aille de peine !», je pense que c’était trop pour tout le monde.  Louka a commencé à être anxieux, j’étais fatiguée parce que « les trois premiers mois difficiles » se répétaient comme le jour de la marmotte…

En février, j’ai retesté positif, je suis restée couchée dans mon lit à attendre le 12 semaines de 262589_10150731516565005_6551330_ngrossesse, Louka allait à la garderie à tous les matins pendant que je me sentais cheap à vomir ma vie en écoutant tou.tv dans mon lit. Je voulais tout faire pour qu’il colle. J’avais de la difficulté à me lever debout sans avoir mal au coeur… Puis, vous ne le croirez pas mais quelques semaines plus tard, dans la salle de bain de la maison j’ai spotté rouge. Là c’était juste trop, je n’ai pas pleuré, je suis retournée me coucher, je n’en ai pas parlé à personne, j’avais l’impression que le monde était tellement écœuré d’entendre mes histoires, je suis même certaine que tu te dis en lisant «Câline ça va tu finir son affaire ? ». Nous sommes allés à l’échographie, j’avais zéro espoir, j’avais peur de retomber sur l’homme-iceberg, et là, je l’ai vu dans le monitoring, la petite mini-crevette qui bougeait et le coeur qui faisait boum-boum… C’était irréel, une lumière s’est rallumée dans mes yeux.

Je n’y ai pas cru jusqu’à l’échographie de 20 semaines et même là, je pense que c’est quand le 315711_10150902854370005_989438759_ndocteur l’a mis sur mon ventre que j’ai vraiment réalisé que mon petit Rémi était là pour vrai. Un gros bébé de 9 livres qui m’a donné l’impression d’avoir traversé des montagnes. J’avais essayé de tout contrôler mais l’ironie, c’est que, Rémi était arrivé comme Louka à l’automne, ils avaient un mois de différence, j’ai été 6 mois pleine de rétention d’eau, bébé était minuscule dans son traineau le premier hiver et même si le moment de création de notre bébé n’était pas pantoute digne d’une scène de Nothing Hill, mon bébé était sur moi, en santé, il sentait bon, j’étais amoureuse et j’acceptais finalement que la vie ne peut pas être parfaite juste parce qu’on le veut très fort, parfois elle nous fait traverser des épreuves et nous rappelle que c’est le vent qui nous mène et rarement l’inverse…

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Genevieve

Genevieve

Éducatrice à l’enfance de profession, amoureuse et passionnée de littérature jeunesse, Geneviève est la maman de Louka (9 ans), Rémi (6 ans) et Léon (7 mois) . Blogueuse pour La Récréation, Mamanpourlavie, Brunet et Mère Hélène et adore le domaine de la puériculture bébé d'où son amour pour notre boutique ! Son principal défi : Chasser la routine à grands coups de créativité pour rendre le train-train quotidien plus agréable. Pour la suivre sur Facebook c'est ici : www.facebook.com/larecreationfamille Pour suivre son site web : www.larecreationfamille.com

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