Le jeu symbolique vu par notre orthopédagogue

L’imaginaire de l’enfant est si fertile durant la petite enfance.

Les enfants s’adonnent dès leur plus jeune âge et plongent avec cœur dans le jeu du faire semblant et d’imitation.


Comment se fait-il que les enfants aiment-ils tant les jeux de rôle et pourquoi est-ce si important d’encourager ce type de jeux? Valérie Roberge, orthopédagogue répond à nos questions.

Qu’est-ce que c’est, le jeu symbolique ?

Le jeu du faire semblant qu’on appelle aussi le jeu symbolique est LE jeu auquel s’adonne le plus fréquemment les enfants entre deux et sept ans.

En effet, dès l’âge de deux ans, l’enfant est capable d’utiliser son imagination et a de la facilité à inventer des histoires. L’imagination fait partie de l’intelligence et le jeu permet de développer des connexions au niveau du cerveau. En plus, tout cela se fait dans le plaisir pour l’enfant !

Lorsqu’on regarde un enfant jouer à faire semblant, on peut remarquer qu’il change sa voix, qu’il bouge et porte des actions qui sont plus complexes que ce qu’il accompli au quotidien. L’enfant « entre » dans son monde imaginaire, il joue avec les images et les scénarios dans sa tête. Il peut incarner un personnage, se déguiser, allouer des fonctions fictives à des objets du quotidien, le monde n’a ainsi plus de frontière, de restrictions ou de limites. Une petite voiture peut devenir une fusée qui vole sur une autre planète, une poupée peut parler et boire du thé, on peut cuisiner un festin pour nourrir toute la famille.

À l’âge de deux ans, l’enfant comprend qu’un objet existe encore même s’il n’est plus dans son champ de vision. C’est la permanence de l’objet. Ainsi, l’enfant comprend que le monde continue d’exister et peut inventer ce qui s’y passe lorsqu’il n’observe pas la scène. À deux ans, l’enfant est aussi capable d’imitation différée.

S’il a vu maman soigner le bobo de sa petite sœur, il pourra ainsi répéter les actions qu’il a ancré dans sa mémoire, avec sa peluche. Le développement de son cerveau lui permet maintenant d’utiliser son imagination et sa mémoire pour recréer le monde dans lequel il vit afin de mieux le comprendre.

Que l’enfant s’y adonne seul ou avec d’autres enfants ou adultes, ce jeu rempli la même fonction : expérimenter en toute sécurité.

Le jeu étant l’outil principal du développement, le jeu symbolique permet plus précisément de mieux réguler ses émotions et d’acquérir des habiletés sociales et langagière. Ainsi, l’enfant développe sa personnalité.

Les émotions

Un enfant qui joue avec sa poupée incarne les émotions de l’objet comme si celui-ci était vivant. Par exemple, la poupée commet une erreur et l’enfant chicane la poupée. Cette dernière pourrait avoir peur ou serait triste.

Quand on écoute bien, on comprend que l’enfant reflète ses émotions, ses besoins ou ses préoccupations par l’objet. Un ami imaginaire sert à réguler ses émotions et permet de mieux se comprendre.

Les habiletés sociales

Lorsqu’il joue, l’enfant apprivoise son milieu de vie. Il reflète des situations sociales déjà vécues ou en expérimente de nouvelles. Cela lui permet de mieux comprendre les émotions ou le point de vue de l’autre. Quand l’enfant incarne un personnage, il apprend les rôles sociaux.

Le langage

Dans le jeu symbolique, l’enfant s’exprime et parle. Il utilise les mots qu’il connait, mais peut aussi dire des mots ou phrases qu’il a entendu. Lorsqu’il joue avec d’autres amis, il développe des habiletés de communication et de dialogue.

La personnalité

Il va sans dire que le jeu symbolique permet de développer différents aspects de la personnalité. L’enfant s’affirme et assimile la réaction de l’autre. Il fait preuve de flexibilité lorsqu’il n’a pas la réaction à laquelle il s’attendait, par exemple.

Il s’améliore en résolution de problème en utilisant sa créativité. Les images mentales que l’enfant se créent sont d’excellentes bases au développement de la pensée abstraite qui arrivera un peu plus tard dans son développement.

Le rôle de l’adulte

L’adulte peut en tout temps participer aux jeux de rôles de l’enfant, rien n’est plus agréable pour un enfant que de voir les grands jouer comme lui et avec lui. Il est par contre primordial de ne pas prendre le contrôle du scénario. N’oublions pas que l’enfant est le metteur en scène et vous êtes l’acteur de soutien.

On met à disposition du matériel, des costumes et d’autres objets pour stimuler sa créativité et le jeu. De cette façon, l’enfant pourra continuer de se développer sainement, dans un environnement sécuritaire, tout en conservant son estime de soi.

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BJORKLUND, D.F., et A.D. PELLIGRINI (2002). The origins of human nature : Evolutionary developmental psychology, Washington DC, American Psychogical Association.

«The importance of pretend play», Scholastic parents staff, (2019). URL : https://www.scholastic.com/parents/kids-activities-and-printables/activities-for-kids/arts-and-craft-ideas/importance-pretend-play.html

«The importance of pretend play in child development», Bright horizons educational team, (2012). URL : https://www.brighthorizons.com/family-resources/importance-of-pretend-play-in-child-development


Valérie Roberge est orthopédagogue privée dans la région de Sherbrooke. Elle détient un baccalauréat en adaptation scolaire et sociale. Elle travaille avec une clientèle de tous âges, pour aider les élèves ou étudiant(e)s en difficultés à progresser dans leurs apprentissages scolaires. Elle se démarque par sa douceur, sa grande patience et son humour. Valérie adore jouer à des jeux dans ses interventions, mais aussi en famille. Elle possède une énorme collection de jeux de société et réalise souvent des vidéos sur ses jeux éducatifs. Ses passe-temps préférés sont de faire de la peinture à numéros et d’écouter des balados. Elle aime aussi beaucoup prendre soins de son chat.

Pour en apprendre davantage sur Valérie et faire appel à ses services, c’est par ici : https://valerierobergeorth.wixsite.com/orthopedagogie?fbclid=IwAR17B0UhTk8a96TSEbHZhNHtYslIs9s6LFQJTLUjz5U6FgS11TQtg3VqBdQ

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Amélie Cloutier-Bastien
TSEP, passionnée, pro des couches lavables et pionnière de la vente et des articles pour enfants depuis 2007. J'ai fondé Câlins et popotin, Mini kiwi et ai été co propriétaire de Bummis.

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